2021 | série d’Ambrotypes | chimigrammes au collodion humide sur plaque de verre | 23x17cm chaque image
« […] la liberté est la stratégie qui consiste à soumettre le hasard et la nécessité à l’intention humaine.
Être libre, c’est jouer contre les appareils ».
Vilém Flusser
A l’ère de l’excellence technique de l’image numérique, qui culmine dans sa prolifération et standardisation, je m’intéresse aux possibilités de la matérialité photographique, qui ouvrent le médium à lui même et me permettent d’explorer ses limites. Parmi les procédés photographiques anciens, notamment le collodion humide, j’ai trouvé le médium idéal pour une pratique anticapitaliste et émancipatrice, dans laquelle je détiens mes moyens de production. Présentement, je m’intéresse à briser la convention de la transparence photographique et à échapper aux programmes préétablis de l’appareil photo.
Dans cette série, inspiré des pages finales de « Pour une philosophie de la photographie » [Vilém Flusser], je cherche à inverser le dispositif photographique. Au lieu d’exposer sélectivement la plaque photosensible à l’aide d’une chambre noire et d’un objectif, pour la développer entièrement, en rendant le processus chimique invisible, j’expose la plaque sans l’aide d’un appareil, pour la développer sélectivement, en ouvrant la photographie à elle-même et en fabriquant des paysages cosmiques a travers le jeu avec la chimie.